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Bienvenue sur l'espace dédié au projet DÉJÀ L'AUTOMNE. L’idée ici est d'explorer le thème de la fin de l’été, et de le traiter à travers plusieurs médias. C’est un projet sur la nostalgie de l'instant, le temps qui passe, la fin d’un cycle et le début d’un autre.

Toutes les images ont été capturées au Maroc - Entre Marrakech, Taghazout, Imsouane, Tafedna, Sidi Kaouki, Essaouira, Casablanca, Rabat, Meknès, Fès, Chefchaouen et Tanger. 

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Introduction

« Profite parce que des étés cool, il nous en reste dix, après, c’est fini ». Pour ce qu’elle vaut, je pense que cette petite remarque, prononcée en août dernier par un ami, m’a frappé plus fort qu’elle n’aurait dû. C’est peu, dix. C’est, en tout cas, la sensation qu’elle m’a laissée, un goût de trop peu.

 

Pourtant, je devrais avoir l’habitude. Chaque année, c’est le même sentiment familier qui refait surface : l’amertume des jours qui se raccourcissent alors qu’ils semblaient éternels. C’est la fin de l’été. Plus que ça, au mois d’août, c’est la fin de tout. Et bien qu’en septembre tout recommence, j’avoue avoir toujours eu du mal à m’y faire. C’est même de pire en pire. Baignade, dîner au crépuscule, coucher de soleil, je compte mes dernières fois.

 

Les derniers jours du mois d’août portent en eux des souvenirs encore si vifs, s’effaçant peu à peu dans les brises automnales. L’air abrite la pesanteur du temps qui passe, l’incertitude de ce que seront les jours à venir. Ils n’auront sans doute pas le même parfum de liberté. Le plaisir de perdre son temps semble avoir été remplacé par la crainte de ne pas vivre assez ardemment.

 

Je me suis surpris à éprouver cette perception de fin d’été de manière de plus en plus fréquente au fil des années. Une mélancolie persistante teintait mes expériences. Elle se manifestait dans mes passions, mes études ou mes voyages. J’en voyais déjà le bout, alors que le soleil caressait encore ma peau.

 

Je l’avais sans doute inconsciemment associée à la fin de mes vingt ans, que j’avais à peine entamés ; aux mirages d’un monde qui change. Je redoutais le moment où ces intenses journées d’été ne deviendraient qu’un souvenir de la belle saison. Un de plus, que je finirais sans doute par oublier, ou par confondre, qui me reviendrait peut-être soudainement, un jour. On se souvient d’un été comme on se souvient d’une jeunesse. Le retour des beaux jours en porte les réminiscences : une odeur, une lumière, le goût du sel ou un grain de sable.

 

Ce sont peut-être ses nuits qui me manquent le plus.

 

De ma crainte de voir le présent s’échapper, j’ai longtemps cru que sanctifier sa jeunesse, c’était avoir peur de la mort. À tort. En tout cas, après réflexion, ça ne me concerne pas. Je n’ai pas encore peur de mourir.

Au contraire, j’y vois plutôt le résultat de mon amour pour la vie. Elle était là ma vérité. Le comprendre m’a réconcilié avec le temps.

 

Comme lorsqu’on voit, pour la première fois de l’année, une feuille tomber d’un arbre, il arrive parfois qu’on devine ce que la vie nous impose de laisser derrière nous. Et pourtant, il semble nécessaire de lutter contre l’idée selon laquelle l’été est la plus belle des saisons, comme de dire que “vingt ans est le plus bel âge de la vie”. Cela laisserait à penser qu’à chaque fin de mois d’août, le pire reste à venir.

 

“Le vent se lève, il faut tenter de vivre”, d’aimer l’automne, qui vient toujours trop tôt, mais reste, lui aussi, porteur de lendemains qui chantent, et loin des éclats de l'été, murmure doucement des vérités que l'on n’entend qu'en ralentissant.

 

De la nostalgie du moment présent, de ceux qu’on vit différemment une fois le solstice passé, est née l’idée de rassembler sons, images, mots, faisant écho au plaisir retiré d’une saison et au désir d’en vivre d’autres, d’embrasser pleinement le cycle de l'inévitable.

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